Si comme moi vous avez été bercé aux jeux Bullfrog (Theme Park, Dungeon Keeper, Black & White ...) durant votre vie de joueur, vous connaissez très probablement Two Point Studios, le studio qui se veut être son héritier spirituel. Après Two Point Hospital et Two Point Campus, leur dernier jeu en date se nomme Two Point Museum. Et comme l'éditeur Sega semble vouloir supporter au mieux la Nintendo Switch 2, voilà qu'un portage de ce jeu pointe le bout de son nez sur la dernière-née de Nintendo. Allez, les enfants, c'est partie pour une visite guidée de ce musée virtuel et interactif.

Sa place est dans un musée

Two Point Museum est un jeu de gestion qui vous mets dans la peau d'un conservateur de musée. Attention, on ne parle pas du genre de musée chiant rempli de tableaux, mais bien de musée d'histoire naturelle (et puis au royaume de Two Point le burlesque n'est jamais loin). Si le jeu dispose d'un mode libre, vous serez bien avisé de commencer par vous faire la main sur le mode scénario qui vous initie petit à petit sur toutes les mécaniques (nombreuses du jeu). On commence par ouvrir un musée ayant pour thématique les dinosaures, puis le jeu propose ensuite de recommencer avec d'autres thématiques (créatures marines, jardin botanique ou encore musée du Surnaturel). Chaque "biome" dispose de ses propres spécificités renouvelant petit à petit le gameplay et ajoutant une couche de complexité quand il s'agira de les mélanger. Le jeu guide petit à petit en tenant le joueur par la main, ne lui lâchant que lorsqu'il est prêt à assumer la gestion du musée. A certains moments, le jeu impose de valider certaines conditions pour montrer que vous avez ce qu'il faut pour obtenir une étoile et naviguer vers d'autres sphères avec de plus en plus de mécaniques. En plus des musés classiques, la carte propose également des épreuves de défi vous invitant à battre un score minimum afin de gagner une belle coupe. Le bronze est nécessaire pour avancer, mais si vous pouvez gérer l'or c'est mieux. Le mode scénario propose déjà une bien belle durée de vie, et le jeu sait se renouveler bien plus que Two Point Hospital qui tournait un peu trop en rond. D'un point de vue thématique, l'idée du musée est intéressante car très peu exploitée dans le jeu vidéo (je n'ai souvenir d'aucun jeu sur ce thème). Two Point Studios sait donc innover et ne se contente pas de singer Bulfrog (même si on adorerait un Two Point ThemePark).

On va bien s'à Musée

Mécaniquement, Two Point Museum reste sur des bases solides héritées de ses prédécesseurs. On construit des salles dans des bâtiments, on engage du personnage (experts, agents de sécurité, employés polyvalents ou concierges). Le but est non pas de créer le plus beau des musées, mais le plus à même d'être rentable et par ricochet d'apporter du savoir et du divertissement aux visiteurs. Bien entendu il faudra jongler avec les désirs de différents types de visiteurs, mais l'idée reste généralement d'avoir les meilleures pièces de collection à exposer, de bien les décorer, d'ajouter des panneaux d'informations, de les sécuriser (un bon musée ça attire forcément les voleurs) et de les entretenir. Et puis comme tout lieu à but lucratif, si on peut vendre boissons, nourriture et souvenirs c'est encore mieux. Forcément agencer tout ça ne suffit pas même si c'est important. Il faut aussi penser à entretenir (nettoyer les sols, restaurer les œuvres, réparer les installations...). Pour cela la gestion du personnel est centrale. Penser au bien être des visiteurs c'est bien, mais si les employés trainent la patte et broient du noir ça va être compliqué. Ce sont aussi des êtres humains et il faut penser à leurs besoins de formation, l'adéquation de leurs salaires et à leur fatigue. Là où ça se complique, c'est que Two Point Museum propose une manière assez innovante pour obtenir de nouvelles pièces de collection. Il ne s'agit pas bêtement de les acheter dans des catalogues, il faut mettre en place des expéditions par hélicoptère pour aller les dénicher dans des endroits potentiellement dangereux. Chaque expédition apporte des récompenses particulières, mais dispose aussi de contraintes et de dangers. Le but est alors d'envoyer les bonnes personnes pour limiter les risques, si possible avec un bon équipement, tout en sachant que durant tout le temps de l'expédition, ils ne seront pas disponibles pour s'occuper du musée. Il faut alors apprendre à jongler pour que tout le personnel puisse s’y coller, d'autant que certains disposent de talents indispensables à la réussite de la mission. Et attention, il y a des risques de blessures, de disparition ou d'autres événements négatifs. A chaque expédition, l'équipe ramène un spécimen plus ou moins rare, et plus une expédition est réalisée, plus les chances d'obtenir une qualité de spécimen élevée augmente. A vous de voir s'il vaut mieux maximiser des expéditions déjà faites ou d'en tenter de nouvelles. En plus certaines conditions sont requises pour débloquer de nouvelles expéditions. A noter que certains spécimens s'enrichissent à chaque découverte identique. Mais pour maximiser le savoir accumulé par les visiteurs, il faudra aussi étudier les spécimens dans une salle spéciale et donc sacrifier le spécimen pour la science. D'autres spécimens (scientifiques) devront aussi être fabriqués dans un atelier après en avoir découvert les plans. Attention également à bien prendre en compte les "besoins" d'un spécimen pour limiter la dégradation voire la mort dans le cas de spécimens botaniques. Température et humidité de l'air sont dans ce cas des données importantes à gérer. 

Le musée des horreurs

Two Point Museum Propose une interface similaire à ses prédécesseurs. Les habitués ne devraient donc pas être trop perdus. Pour le nouveau venu par contre il faut un certain temps d'adaptation. Les menus sont assez nombreux avec parfois une certaine redondance d'information ou des informations futiles amusantes mais sans intérêt dans le gameplay. On peut facilement s'y perdre si on n'y prête pas attention. Heureusement le tutoriel vous guide généralement pas à pas et vous laisse rarement vous débrouiller pour trouver où aller. Adaptation sur console oblige, la jouabilité à la manette pose forcément des problématiques. S'il y a moyen d'améliorer encore l'interface, force est de constater que la jouabilité a été assez bien pensée. Ainsi la croix directionnelle vous amène directement dans le bloc de menus correspondant à la direction (bas pour les rapports, droite pour les objectifs, haut pour le résumé de la situation). Un clic sur les sticks permet de mettre l'action en pause (d'autant plus pratique si vous n'êtes pas à l'aise avec les menus) ou de modifier la vitesse de jeu. La touche Y permet d'accéder au menu situé en bas à gauche, qui est le plus important. C'est là que se trouvent tous les sous menus de création et de gestion. il est possible de réduire ou de développer certains sous menus pour plus de praticité en fonction des besoins. A l'intérieur des menus, les gâchettes et gâchettes hautes servent généralement à naviguer dans les onglets ou à filtrer selon les catégories. Pour les actions plus spécifiques, elles sont rappelées en bas. Quand un événement arrive, en général le bouton X sert de raccourci pour valider la popup et éventuellement interagir. Globalement c'est vraiment pas mal, même si bien évidemment rien ne vaut une bonne souris. C'est d'ailleurs là qu'on se demande pourquoi diable Two Point Studios n'a pas implémenté le mode souris de la Switch 2 qui pourtant semblait couler de source. Et quid du tactile en mode portable ? Espérons que ce reste dans leur plan de route pour une future mise à jour parce qu’en l'état c'est tout de même plus que dommage. A part cet étrange manque, la version Switch 2 du jeu est propre. Il n'y a pas de bug ou de ralentissement à signaler. On retiendra peut-être un temps de chargement un poil longuet lors du chargement d'un parc, mais rien de grave. Les temps de sauvegarde par contre sont plutôt rapides. Le jeu est disponible pour un tarif très raisonnable : 30€ en dématérialisé, la version boite (GameKey Card) incluant la mise à niveau Explorer Edition. Pour ceux qui accrochent, un DLC fantastique est déjà disponible, tandis qu'un autre permettant de créer un Zoo est déjà prévu.

Mon avis à moi

Two Point Museum est un excellent jeu de gestion qui sait se montrer accessible et propose un univers amusant. Les joueurs les plus acharnés du genre devront se tourner vers le mode libre et ses réglages de difficulté pour y trouver leur compte, mais dans tous les cas il y a largement de quoi s'amuser, et on attend avec impatience le prochain épisode de la série.

A qui s'adresse Two Point Museum ?

- Aux amoureux des jeux de gestion

- A ceux qui ont aimé Two Point Hospital et Two Point Campus

- A ceux qui cherchent un jeu de gestion accessible

A qui ne s'adresse pas Two Point Museum ?

- A ceux qui attendent un gros challenge

- A ceux qui ont peur d'un trop plein de menus

- A ceux qui n'aiment pas les musées

Test réalisé par Kelanflyter